+33 (0)7 66 66 84 90

Le syndrome de l’imposteur chez les leaders : reconnaître et surmonter le doute de soi

Imposter syndrome

Du doute à la confiance

Prenons l’histoire de Sheryl Sandberg, directrice de l’exploitation de Facebook, qui a ouvertement partagé ses luttes contre le syndrome de l’imposteur. Malgré ses nombreuses réalisations, elle a souvent eu l’impression qu’elle ne méritait pas son succès. En reconnaissant ses sentiments, en cherchant du soutien et en acceptant sa vulnérabilité, elle a transformé ses doutes en un puissant exemple de leadership. Le parcours de Sandberg illustre que même les leaders les plus performants peuvent souffrir du syndrome de l’imposteur et, plus important encore, qu’il est possible de le surmonter.

Le syndrome de l’imposteur est un phénomène où les individus doutent de leurs réalisations et ont une peur persistante d’être démasqués comme un « fraudeur ». Bien qu’il s’agisse d’une expérience courante chez les professionnels de tous les niveaux, elle peut être particulièrement difficile pour les dirigeants. La pression de donner l’exemple, de prendre des décisions critiques et de garder une apparence confiante peut amplifier le doute de soi et créer une lutte interne qui a un impact à la fois sur le bien-être personnel et sur les performances de l’équipe.

Pourquoi les leaders souffrent du syndrome de l’imposteur

Les leaders sont souvent confrontés à des circonstances uniques qui peuvent déclencher le syndrome de l’imposteur, telles que :

  • Des attentes élevées : On s’attend à ce que les leaders aient des réponses et des directives à tout moment. Le poids de ces attentes peut créer un sentiment d’inadéquation.

  • Visibilité et surveillance : Les rôles de leadership s’accompagnent d’une visibilité accrue, ce qui peut accroître la peur du jugement et de l’échec.

  • Isolation: Au fur et à mesure qu’ils gravissent les échelons, les leaders peuvent trouver moins de pairs à qui se confier, ce qui entraîne des sentiments de solitude et de doute de soi.

  • Pression pour réussir : Les enjeux sont souvent plus élevés pour les dirigeants, ce qui rend la peur de l’échec plus aiguë.

Comment les hommes et les femmes vivent le syndrome de l’imposteur différemment

Selon une étude menée à l’hôpital McLean, les hommes et les femmes vivent et abordent le syndrome de l’imposteur différemment. Les femmes sont plus susceptibles d’intérioriser leurs doutes d’elles-mêmes, attribuant souvent leur succès à des facteurs externes comme la chance ou le soutien des autres. Ils peuvent également lutter contre le perfectionnisme, se fixant des normes irréalistes.

D’un autre côté, les hommes peuvent masquer leurs sentiments d’imposteur en adoptant une approche « faire semblant jusqu’à ce que vous y arriviez » ou en se poussant à se surmener comme moyen de prouver leur compétence. Alors que les femmes peuvent chercher à être rassurées et validées par leurs pairs, les hommes sont plus susceptibles d’éviter de parler de leurs insécurités, ce qui peut conduire à l’isolement.

Comprendre ces différences entre les sexes peut être utile pour les dirigeants et les entraîneurs, car cela permet d’élaborer des stratégies adaptées pour aider les individus à surmonter efficacement le syndrome de l’imposteur.

Signes du syndrome de l’imposteur chez les leaders

  • Attribuer le succès à la chance : Croire que les réalisations sont dues à des facteurs externes plutôt qu’à des capacités personnelles.

  • Surmener pour « prouver » la valeur : Accepter un travail excessif pour dissimuler les insuffisances perçues.

  • Peur de l’échec : Éviter les défis ou les opportunités pour éviter d’être exposé comme une fraude.

  • Écarter les commentaires positifs : Balayer les compliments ou les attribuer à la gentillesse des autres.

Conseils pour contrer le syndrome de l’imposteur

  1. Reconnaissez vos sentiments : Reconnaissez et nommez vos pensées d’imposteur. La prise de conscience est la première étape pour les surmonter.

  2. Recadrez le discours intérieur négatif : Remplacez les pensées comme « je ne suis pas assez bon » par « j’apprends et je grandis continuellement ».

  3. Célébrez les réalisations : Gardez une trace de vos réalisations, grandes et petites. Réfléchir à votre succès peut renforcer une perception plus précise de vous-même.

  4. Demandez des commentaires et de l’aide : Connectez-vous avec des mentors, des pairs ou des entraîneurs qui peuvent offrir une perspective équilibrée et valider vos forces.

  5. Partagez votre histoire : Parler ouvertement des sentiments d’imposteur avec votre équipe peut créer une culture de vulnérabilité et de résilience.

  6. Embrassez la vulnérabilité : Ce n’est pas grave de ne pas avoir toutes les réponses. Faire preuve d’ouverture peut renforcer la confiance et la collaboration au sein de votre équipe.

  7. Fixez-vous des objectifs réalistes : Décomposez les grands objectifs en étapes gérables et célébrez les progrès en cours de route.

  8. Pratiquez l’autocompassion : Traitez-vous avec la même gentillesse et la même compréhension que vous offririez à d’autres personnes confrontées à des défis similaires.

Conseils de coaching pour soutenir les clients atteints du syndrome de l’imposteur

  1. Normaliser leur expérience : Faites savoir aux clients que le syndrome de l’imposteur est courant, en particulier chez les personnes très performantes. Normalisez leurs sentiments sans les diminuer.

  2. Aidez à identifier les déclencheurs : Aidez les clients à reconnaître les situations ou les environnements qui déclenchent leurs sentiments d’imposteur. Travaillez ensemble pour construire des structures et des stratégies afin de gérer d’abord l’effet du déclencheur avant d’essayer de l’éliminer. En développant des mécanismes d’adaptation à ces déclencheurs, les clients peuvent progressivement renforcer leur résilience et leur confiance.

  3. Utilisez des questions de réflexion : Posez des questions telles que : « Quelles preuves avez-vous qui contredisent ce sentiment d’être un imposteur ? » ou « Que diriez-vous à un ami qui se sentirait comme ça ? »

  4. Encouragez un état d’esprit de croissance : Aidez les clients à recadrer les échecs comme des occasions d’apprentissage plutôt que comme des preuves d’inadéquation.

  5. Mettre en place des outils fondés sur des données probantes : Suggérez des exercices tels que la tenue d’un « journal de réussite » où les clients documentent régulièrement leurs réalisations et leurs commentaires positifs.

  6. Fournir une validation et une perspective : Partagez vos observations sur leurs forces et rappelez-leur leurs progrès au fil du temps.

  7. Soutenir les pratiques d’autocompassion : Guidez les clients dans des exercices d’autocompassion, comme se parler à eux-mêmes avec gentillesse et reconnaître leurs réalisations.

  8. Scénarios de jeu de rôle : Pratiquez les réponses à des situations difficiles, en aidant les clients à se préparer à des moments de doute de soi dans des scénarios de la vie réelle.

L’impact de surmonter le syndrome de l’imposteur

Lorsque les dirigeants affrontent et gèrent le syndrome de l’imposteur, les avantages vont au-delà de leur bien-être personnel. Un leader confiant et authentique donne le ton d’une culture organisationnelle saine où les équipes se sentent en sécurité pour s’exprimer, innover et prendre des risques sans craindre d’être jugées.

Comme nous l’avons vu avec Sheryl Sandberg, le passage du doute à l’assurance est non seulement possible, mais aussi profondément impactant pour toutes les personnes concernées. En montrant l’exemple, les leaders peuvent créer un héritage durable de résilience, de confiance et de véritable succès au sein de leurs équipes et de leurs organisations.

Image de Alexandra Togan
Alexandra Togan

Alexandra est le nouveau membre de The Agile Company, apportant de nouvelles perspectives et une passion pour la collaboration afin d'aider l'entreprise à prospérer dans ses efforts agiles.

Retour en haut